La piroplasmose
La piroplasmose : une maladie fréquente et
toujours une priorité absolue
Présente en France, des milliers de chiens sont
contaminés chaque année. Le parasite est injecté par les tiques , on parle de maladie
vectorielle. Les tiques sont très nombreuses
dès le redoux, au printemps mais aussi
tout au long de l’année. Les localisations sont très variées et
géographiquement il existe des secteurs
à risque voisinant des secteurs non contaminés : tous les vecteurs (tiques
) ne sont pas contaminants.
Après une
promenade en forêt ou dans des broussailles : il est souvent observé la
présence de tiques qui se sont fixées sur la peau dans le pelage de votre chien
... Il ne faut pas le prendre à la
légère, car les tiques véhiculent une parasitose mortelle. Babesia canis est un protozoaire transmis par les tiques par la salive.
Le parasite infeste les globules rouges et les détruit. La maladie évolue généralement
sous une forme aiguë. Une forme chronique est également possible, mais ce sont
les formes atypiques, dues à l'existence de plusieurs espèces parasites, donc
de pouvoirs pathogènes différents, qui sont les plus complexes à diagnostiquer
et à soigner. S'il existe plusieurs piroplasmoses chez le chien, celle
provoquée par Babesia Canis est de loin la plus fréquente dans notre pays.
Le terme
piroplasmose vient du fait que le parasite responsable est en forme de poire :
piriforme.
Le mode de transmission
La
piroplasmose n'est pas contagieuse d'un animal contaminé à un animal sain, mais
passe par un vecteur : la tique femelle, parasite de la famille des acariens.
Elle se fixe sur la peau du chien pour pomper son sang pendant plusieurs jours,
puis se laisse tomber au sol. Le chien infecté transmet le piroplasme à une
autre tique lors d'un repas de sang, laquelle transmet le parasite à la
génération suivante qui va à son tour infecter un chien sain.
Des formes atypiques
Les
symptômes de la piroplasmose, [appelée également babésiose, du nom du protozoaire
Babesia canis], sont assez proches de
ceux qu'on observe sur des humains atteints du paludisme. L'éclatement des
globules rouges et la fièvre sont les deux principales caractéristiques . La
destruction des globules rouges entraîne:
abattement, fièvre, anémie, muqueuses pâles,
coloration brune des urines due à la présence de bilirubine.
D'autres
complications peuvent survenir :
insuffisance
rénale, ictère causé par l'accumulation de bilirubine, phénomènes hémorragiques
(hématomes, rougeurs sous cutanées ) Le chien peut avoir par ailleurs : un
déficit moteur, des douleurs articulaires, des troubles nerveux ou oculaires.
Le diagnostic de la piroplasmose n'étant pas toujours aisé, un frottis sanguin
doit être réalisé lors de toute suspicion clinique de la maladie.
Traitement d'urgence
Face à
l'urgence médicale en cas de piroplasmose (les chiens peuvent mourir en quelques jours), il faut prendre toutes les dispositions nécessaires
dès les premiers symptômes.
Le
vétérinaire dispose d’un arsenal thérapeutique efficace qu’il choisira en
adaptation avec le cas précis et l’état du patient. Il peut effectuer une injection d'imidocarbe (
piroplasmicide ) dont l'action se prolonge sur quelques semaines. Cependant, on
observe parfois des rechutes et donc il faut avoir un suivi du patient sur les semaines
qui suivent la maladie . Il faut parfois recourir à la transfusion sanguine
pour compenser le manque de globules rouges et à la perfusion pour réhydrater
le chien.
Mieux vaut prévenir que guérir
Les
traitements antiparasitaires tuent la tique avant qu'elle ne puisse mordre le
chien. Ces produits se présentent sous la forme de pulvérisateurs, de pipettes
(plus efficaces dans la durée) et de colliers contenant des insecticides qui
préviennent l'infestation par les tiques pendant 8 mois. L'utilisation d'un
vaccin contre la babésiose protège le chien âgé de plus de 5 mois en deux injections
pour la primo vaccination : un rappel est conseillé tous les 6 mois. .
Pour eux, le recours à l'imidocarbe avant les périodes
à risque constitue une prévention chimique d'une durée de 4 à 6 semaines. Le
piroplasmicide peut également être administré pour un séjour occasionnel. La
vaccination est recommandée pour les chiens qui vivent ou se rendent
régulièrement en zone atteinte.
Pour les autres, il convient de toujours vérifier
leur pelage après chaque promenade, surtout si le chien a été à proximité de
buissons, de haies ou qu'il a couru dans les herbes hautes.
Une endémie répartie sur le territoire de façon irrégulière
Carte de la répartition en France
Présentes tout au long de l'année, les tiques
prolifèrent surtout au printemps et en automne. Les "zones à tiques" : ces biotopes
particuliers offrent des conditions climatiques favorables ainsi qu'une
abondance d'hôtes nourriciers .. Demandez au vétérinaire local si les risques sont
présents dans la région où vous vivez ou que vous voulez visiter avec votre
animal. Le vétérinaire vous donnera une solution pour protéger vos animaux par
les traitements préventifs appropriés.
En pratique :
la première régle est de protéger votre chien contre
les tiques et les parasites externes par
le port d’un collier et ( ou ) l’application de pipettes ou de sprays antiparasitaires.
La deuxième règle est d’inspecter soigneusement votre
compagnon après une promenade pour retirer les tiques éventuellement présentes
et surveiller l’apparition de symptômes
pouvant évoquer le début d’une piroplasmose.